Les pathologies verbales.

Ca alors !

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Les pathologies verbales.

Messagepar coriolan » 20 Nov 2007 13:58

Dans les pathologies verbales qu'a relevées Littré, il en est une qui me séduit, c'est le mot vilain.

VILAIN

"Il y a, dit-il, un joli mot latin, c'est villa, qui a donné ville, mais qui signifie proprement maison de campagne. De villa, le bas latin forma villanus, habitant d'une villa ou habitation rurale. Ainsi introduit, vilain prit naturellement le sens d'homme des champs ; et, comme l'homme des champs était serf dans la période féodale, vilain s'opposa à gentilhomme et fut un synonme de roturier. Mais, une fois engagé dans la voie des acceptions défavorables, vilain ne s'arrêta pas à ce premier degré, et il fut employé comme équivalent de deshonnête, de fâcheux, de sale, de méchant, c'était une extension du sens de 'non noble'. Puis il se spécialisa davantage, et de déshonnête en général devint un avare, un ladre en particulier. Enfin, des emplois moraux qu'il avait eus jusque-là, il passa à un emploi physique, celui de laid, de déplaisant à la vue."

Je vous laisse apprécier l'évolution d'un mot qui, en partant de la désignation d'une jolie demeure, peut en arriver à désigner son affreux locataire ! Tomber de Charybde en Scylla étant décidément trop compliqué à écrire, je vais vous proposer : Aller de villas en vilains...
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ça me rappelle

Messagepar dombom » 20 Nov 2007 14:07

SNOB
"Le mot snob est un dérivé du latin 'sine nobilitate', c'est-à-dire sans noblesse. L'abréviation S.Nob. était accolée aux noms des étudiants anglais qui, malgré leur origine non aristocratique, étaient admis dans des universités d'élite telles que Cambridge ou Oxford."
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en précisant que

Messagepar coriolan » 20 Nov 2007 15:26

les "S.nob" en question se sont distingués par le ridicule de leur comportement du fait de leurs prétentions à paraître de vrais nobles, d'où le terme de mépris : "c'est un s. nob".

Excuse-moi pour cette précision, ma Dom, mais elle me semble indispensable pour une bonne compréhension. :oops:
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ACCOUCHER

Messagepar coriolan » 04 Déc 2007 18:57

ACCOUCHER
"Accoucher, dit Littré, n'a ajourd'hui (1880) qu'une acception, celle d'enfanter, de mettre au monde en parlant d'une femme enceinte. Mais, de soi, ce verbe, qui, évidemment, contient couche, coucher, est étranger à un pareil emploi. Le sens propre et ancien d'accoucher, ou, comme on disait aussi, de s'accoucher, est de se mettre au lit."

"Comme la femme se met au lit, se couche pour enfanter, le préliminaire a été pris pour l'acte même, exactement comme si, parce qu'on s'assied pour manger à table, s'asseoir avait pris le sens de manger."

"L'usage moderne (1880) réservait à ce mot une bien plus forte entorse ; il en a fait un verbe actif qui devrait signifier mettre au lit, mais qui, dans la tournure qu'avait prise la signification, désigna l'office du chirurgien, de la sage-femme qui aide la patiente."

Pathologie verbale, oui, mais non blâmable écrit Littré en s'étonnant toutefois de la vigueur avec laquelle l'usage avait, pour ce dernier sens, manipulé le mot.

Qu'eût-il dit s'il avait su que, 120 ans plus tard, accoucher aurait eu un meilleur destin que "s'asseoir" puisqu'il finirait par signifier, lui, se mettre à table pour manger le morceau !

"C'est ainsi que l'artiste remanie souverainement l'argile qu'il a entre les mains." E.L.
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Messagepar livrerose » 05 Déc 2007 19:25

JACOBITE , non,non mesdames,ce n'est pas un perroquet a l'appendice avantageux :oops:
RELIG:Eglise Jacobite,Eglise orientale monophysite, appelée Syrienne Orthodoxe( elle doit son nom a l'évêque Jacques Baradaï) la branche Jacobite qui s'est rattachée a Rome au XVlll eme siècle forme le patriarcat Syrien Catholique;

un JACOBITE était aussi un partisan de JacquesII et de la maison des Stuarts,après la révolution de 1688 en Angleterre
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ASSAISONNER

Messagepar coriolan » 07 Déc 2007 16:55

ASSAISONNER
Littré nous rappelle que l'étymologie du mot signifie : cultiver en saison propre, mûrir à temps.

"Comment a-t-on pu en venir avec ce sens qui est le seul de la langue du Moyen-Âge, s'interroge-t-il, à celui de mettre des condiments dans un mets ? Voici la transition : en un texte du treizième siècle, viande assaisonnée signifie aliment cuit à point, ni trop, ni trop peu, comme qui dirait mûri a temps. (...) et de cuire à point il passa à l'acception de mettre à point pour le goût à l'aide de certains ingrédients, sens qu'il a uniquement parmi nous."

Sauf que... sauf que de nos jours post-littréens, l'assaisonnement de quelqu'un peut aller jusqu'à la maltraitance, et quand on le cuisine... parfois il lui en cuit !
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Re: ASSAISONNER

Messagepar cirrus » 07 Déc 2007 17:06

coriolan a écrit:Sauf que... sauf que de nos jours post-littréens, l'assaisonnement de quelqu'un peut aller jusqu'à la maltraitance, et quand on le cuisine... parfois il lui en cuit !

BLEU OU SAIGNANT ????????????????? !!!!
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Re: ASSAISONNER

Messagepar Nelly » 07 Déc 2007 19:22

cirrus a écrit:
coriolan a écrit:Sauf que... sauf que de nos jours post-littréens, l'assaisonnement de quelqu'un peut aller jusqu'à la maltraitance, et quand on le cuisine... parfois il lui en cuit !

BLEU OU SAIGNANT ????????????????? !!!!

Snif ! Les vilains jeux de mots ! Z'avez pas honte, tous les deux ? :wink:
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Attacher, Attaquer

Messagepar coriolan » 10 Déc 2007 17:18

ATTACHER, ATTAQUER
"Ces mots, dit Littré, présentent deux anomalies considérables. La première, c'est qu'ils sont étymologiquement identiques, ne différant que par la prononciation ; attacher est la prononciation picarde d'attaquer."

Un des sens primordiaux de tache est : ce qui fixe, petit clou. Ce sens survit dans attacher. Ce qui attaque ayant une pointe qui pique, le passage de l'un à l'autre est aisé. D'autre part, précise Littré, "il n'est pas douteux que tache, au sens de ce qui salit, ne soit une autre forme de tache au sens de qui fixe ou se fixe".

Le saviez-vous ? Moi non plus !
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Chère

Messagepar coriolan » 12 Déc 2007 21:13

CHERE
"Ce mot vient du latin vulgaire et relativement moderne moderne cara, nous dit l'Emile, qui signifie face, et qui était lui-même une dérivation du grec Kara. Cette altération du sens primitif, ce sont les Latins qui s'en sont chargés. Puis est venu le vieux français qui n'emploie le mot chère qu'au sens de face, visage. (1) Faire bonne chère, c'est faire bon visage ; de là à faire bon accueil il n'y a pas loin ; aussi cette acception a-t-elle eu cours jusque dans le commencement du dix-septième siècle. Ces deux sens sont aujourd'hui hors d'usage ; le nouveau qui les a rejetés dans la désuétude, est bien éloigné : faire bonne chère, mauvaise chère, c'est avoir un bon repas, un mauvais repas. Sans doute, un bon repas est un bon accueil ; mais pour quelqu'un qui ignore l'origine et l'emploi primitif du mot, il est impossible de soupçoner que le sens du visage est au fond de la locution. Ce qui est pis, c'est qu'évidemmnt l'usage moderne s'est laissé trompé par la similitude phonique entre chère et chair ; chair l'a conduit à l'idée de repas, et l'idée de repas a expulsé celle d'accueil" !

(1) Ne tenons-nous pas là une partie de l'origine de la face de carême ?
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Donzelle.

Messagepar coriolan » 17 Déc 2007 16:10

DONZELLE
"Donzelle est un mot tombé de haut, nous dit Littré, car l'origine en est élevée. C'est la forme française du bas latin dominicella, petite dame, diminutif du latin domina. C'était en effet un titre d'honneur dans l'anciene langue, équivalant à damoiselle ou demoiselle, qui ne sont d'ailleurs que d'autres formes du même primitif. Demoiselle n'a pas varié dans son acception distinguée ; mais donzelle est devenu un terme leste ou de dédain. Les mots ont leurs déchéances comme les familles. Par un esprit de gausserie peu louable, le français moderne s'est plu à affubler d'un sens péjoratif les termes archaïques restés dans l'usage. Donzelle a été une de ses victimes. "
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Re: Donzelle.

Messagepar livrerose » 17 Déc 2007 17:06

coriolan a écrit:DONZELLE
, le français moderne s'est plu à affubler d'un sens péjoratif les termes archaïques restés dans l'usage. Donzelle a été une de ses victimes.


pourtant si vous saviez comme elle fait un "Don de zelle" cette donzelle :wink:
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Charme

Messagepar coriolan » 10 Jan 2008 12:34

CHARME
"Le mot charme, nous dit l'Emile (1), qui vient du latin carmen, chant, vers, signifie au propre et n'a signifié originairement que formule d'incantation chantée ou récitée. C'est le seul sens que l'ancienne langue lui attribue ; même au seizième siècle il n'a pas encore pris l'acception de ce qui plaît, ce qui touche, ce qui attire. C'est vers le dix-septième siècle que cet emploi néologique s'est établi. La transition est facile à concevoir. Aujourd'hui la signification primitive commence à s'obscurcir, à cause que (sic - dixit Littré ) l'usage du charme incantation, banni tout à fait du milieu des gens éclairés, se perd de plus en plus parmi le reste de la population. Mais considérez à ce propos jusqu'où peut aller l'écart des significations : la latin carmen en est venu à exprimer les beautés qui plaisent et qui attirent. L'imaginer aurait été, si l'on ne tenait les intermédiaires, une bien téméraire conjecture de la part de l'étymologiste."

(1) Tout le monde aura reconnu notre ami Littré.
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Messagepar DD » 10 Jan 2008 23:39

Et se porter comme un charme (l'arbre), il y a un rapport ?
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Arbre

Messagepar Brumes » 11 Jan 2008 09:57

Il n'y a apparemment aucun lien entre l'arbre et le charme de quelqu'un.

Arbre : Famille des Bétulacées

Mot dérivant du latin "Carpinus" qui viendrait du Celte désignant le bois et "pen" désignant la tête, car le bois de charme servait à fabriquer les jougs.

Bois peu utilisé car extrêmement dur. Le charme peut vivre 150 ans, c'est peut être là qu'il faut trouver l'expression "se porter comme un charme" !
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Re: Arbre

Messagepar coriolan » 11 Jan 2008 18:52

A DD

Je confirme ce que t'écrit Brumes :

Brumes a écrit: Bois peu utilisé car extrêmement dur. Le charme peut vivre 150 ans, c'est peut être là qu'il faut trouver l'expression "se porter comme un charme" !


Ce n'est pas "peut-être" mais "certainement" ! En dépit du Larousse de 2005 qui place l'expression se porter comme un charme sous la racine carmen et non carpinus, ce qui est une erreur. Cette erreur n'existait pas dans les premières éditions de Larousse en 1908 et jusqu'en 1947. Elle apparaît en 1972.

N'ayant pas de dictionnaire sur ce quart de siècle, il serait intéressant de resserrer la date précise de l'apparition de cette erreur, et j'invite ceux qui ont un Larousse des années comprises entre 1947 et 1972 de regarder et me le dire. Merci.

C'est intéressant, non ?
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Re: Arbre

Messagepar coriolan » 11 Jan 2008 18:57

Brumes a écrit:Mot dérivant du latin "Carpinus" qui viendrait du Celte désignant le bois et "pen" désignant la tête, car le bois de charme servait à fabriquer les jougs.


Peut-être... à moins que ce ne soit du fait que l'arbre porte sa cime bien droite élancée. D'où se porter comme un charme, robuste, en pleine santé. En pleine vigueur, la tête haute.
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Re: Arbre

Messagepar cirrus » 14 Jan 2008 10:22

coriolan a écrit:Peut-être... à moins que ce ne soit du fait que l'arbre porte sa cime bien droite élancée. D'où se porter comme un charme, robuste, en pleine santé. En pleine vigueur, la tête haute.

Je possède le Larousse universel de......1949 et tes explications sont exactes.
Charme : enchantement magique
Se porter comme un charme : jouir d'une bonne santé comme par l'effet d'un charme.
Si cette éition ( 2 volumes ) le fait plaisir, je te l'offre...
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Re: Arbre

Messagepar coriolan » 14 Jan 2008 12:16

cirrus a écrit:Si cette édition ( 2 volumes ) le fait plaisir, je te l'offre...

C'est trop gentil de ta part ! Je ne peux pas accepter... sauf si ça te débarrasse ! Alors là, je prends pour te rendre service et je ne te fais même pas payer ! :lol: Sympa, non ? On est comme ça entre frangins...
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Re: Arbre

Messagepar cirrus » 14 Jan 2008 12:31

coriolan a écrit:C'est trop gentil de ta part ! Je ne peux pas accepter... sauf si ça te débarrasse ! Alors là, je prends pour te rendre service et je ne te fais même pas payer ! :lol: Sympa, non ? On est comme ça entre frangins...

Bon frangin, chaque volume pesant 3kgs, je ne sais pas comment jnous organiserons le transport...mais qui sait si ta route passe par la capitale...ou la mienne par tes charentes...de toute manière parole de Mimi, je te les réserve, en plus dans un état neuf, reliés en vert foncé lettres or....dans la même collection ( 1952 ) le Larousse Médical...
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Re: Arbre

Messagepar coriolan » 14 Jan 2008 12:38

cirrus a écrit:dans la même collection ( 1952 ) le Larousse Médical...[/color]

Non ! merci ! Le Larousse médical, cest bon pour les vieux qui ont besoin de toutes les maladies possibles pour gagner des sympathies à bon compte ! :lol: On en reparle dans 20 ans, ok ?
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Re: Arbre

Messagepar cirrus » 14 Jan 2008 13:03

coriolan a écrit:Le Larousse médical, cest bon pour les vieux qui ont besoin de toutes les maladies possibles pour gagner des sympathies à bon compte ! :lol: On en reparle dans 20 ans, ok ?

Mais non, tu n'es pas hypocondriaque !!, j'en possède 4 différents mais...j'ai fait des études d'infirmières...C'est un domaine qui me passionne, et je navigue pas mal sur des sites médicaux.
Mais promis...dans 20 ans toi avec ta canne et moi dans mon fauteuil..on discutera de nos petits maux !!! autour d'une tisane tout en feuilletant un dico, pour comparer nos symptômes !!! :lol:
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Re: Arbre

Messagepar coriolan » 14 Jan 2008 13:35

cirrus a écrit:Mais promis...dans 20 ans toi avec ta canne et moi dans mon fauteuil..on discutera de nos petits maux !!! autour d'une tisane tout en feuilletant un dico, pour comparer nos symptômes !!! :lol:

Rendez-vous noté. A15 h 15, le 1er mars 2028, au Marignan.
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Messagepar coriolan » 18 Jan 2008 19:08

CHOISIR
"Le mot germanique qui a produit notre choisir signifie voir, apercevoir, discerner. Aussi est-ce l'unique acception que choisir a dans l'ancien français. Choisir au sens d'élire ne commence à paraître qu'au quatorzième siècle. A mesure que choisir s'établissait au sens d'élire, élire lui-même éprouvait une diminution d'emploi. Le français moderne n'a gardé aucune trace de la vraie et antique acception de choisir. Il n'a pas été nécessaire de donner une forte entorse au mot pour lui arracher le sens d'élire ; et discerner, qu'il renferme, conduit sans grand peine à faire un choix. Ici se présente une singularité ; tandis que, anciennement, choisir n'a que le sens de voir, choix n'a en aucun temps celui de vue, de regard : il veut toujours dire élection. Dès l'origine,le traitement du verbe a été différent du traitement du substantif. Discernement, si voisin du sens d'élection, a prévalu dans celui-ci tandis que le sens plus général de voir prévalait, selon l'étymologie, dans celui-là. Dès lors on conçoit que le quatorzième siècle ne fit pas un grand néologisme de signification quand il rendit choisir synonyme d'élire. Mais choisir au sens de voir en est mort ; c'est un cas assez fréquent dans le cours de notre langue qu'une nouvelle acception met hors d'usage l'ancienne."

Tout le monde aura reconnu, maintenant, ce cher Emile qui nous vaut de le relire plusieurs fois pour bien le comprendre. :oops:

Dombom : Dans la dernière phrase du texte, bien que la fréquence du cas soit annoncée, le subjonctif ne te semble-t-il pas plus approprié ? Si c'est fréquent, ce n'est pas à coup sûr pour autant.

Il est certain que ceci fait cela.
Il est fréquent que ceci fait ou fasse cela.
Il est rare que ceci fasse cela.

Qu'en dis-tu, ma chère Professeur ?
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Messagepar dombom » 21 Jan 2008 18:58

Personnellement, je mettrais le subjonctif qui s'impose
"après les verbes impersonnels exprimant une POSSIBILITé, une impossibilité, la négation, un sentiment, une nécessité
Exemple : Il est normal que tu le punisses.
Il est regrettable qu’elle ait échoué"
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Messagepar coriolan » 21 Jan 2008 20:17

Meci Dombom.
Pourtant cette phrase a été relevée sous la plume de Littré : "c'est un cas assez fréquent dans le cours de notre langue qu'une nouvelle acception met hors d'usage l'ancienne." Et selon toi ( et moi, bien entendu) le subjonctif s'impose... Cela veut-il dire qu'il y a un siècle et demi, il ne s'imposait pas ?

Autre chose, quand tu lis vite cette phrase, elle choque ; si tu prends ton temps en martelant les mots - et surtout met - ça passe. Curieux.
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Coquet

Messagepar coriolan » 29 Fév 2008 16:46

COQUET, COQUETTE

Un coquet dans l'ancienne langue est un jeune coq, nous rappelle Littré. "On ne peut qu'applaudir à l'imagination ingénieuse et riante qui a transporté l'air et l'apparence de ce gentil animal dans l'espèce humaine et y a trouvé une heureuse expression pour l'envie de plaire, pour le désir d'attirer en plaisant (1). On ne sait pas au juste quand la nouvelle acception à été attachée à coquet. Je n'en connais pas d'exemple avant le quinzième siècle". (C'est Emile qui parle)

(1)note perso. : ce qui procure de l'agrément est plaisant ; le participe présent de plaire est plaisant.
Prononcez successivement le premier et le second et notez que le premier se prononce plêsan et le second plèsan, c'est pourquoi, en dépit du 's' qui suit, je serais partisan de maintenir l'accent circonflexe sur le premier, car enfin, si les deux mots viennent de 'plaire', le second en découle directement tandis que le premier a transité par 'plaisir'.

A moins que tout ceci ne soit qu'une question de prononciation locale, c'est pourquoi j'aimerais vos avis et notamment celui de notre amie Dom.
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Messagepar dombom » 29 Fév 2008 17:29

Euh... je n'en sais trop rien. désolée...
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Patient, patiente.

Messagepar coriolan » 10 Mar 2011 15:57

PATIENT, PATIENTE
Est-ce un effet de l'année merdique que je viens de vivre sur le plan médical, mais s'il est un nom que je ne peux plus souffrir, c'est celui de 'Patient'.

Si j'en crois mon premier Larousse - 1908 en deux volumes, il y a donc tout juste un siècle - Patient' était ainsi défini : " Personne qui subit un supplice ou une opération chirurgicale. On voit le rapport entre les deux sens.

Il a fallu attendre 1972 pour voir disparaître le rapport au bourreau : "Personne qui subit une opération chirurgicale.

1988 marque un tournant : Client d'un médecin, d'un dentiste, etc. Le dentiste n'est pas cité par hasard, c'est bien encore à la douleur qu'on fait référence. "Client d'un médecin" est une première amorce !

1992 redresse le tir : Personne qui subit un traitement, une opération chirurgicale, etc.

et enfin 2009 s'échappe de ses racines : Personne qui consulte un médecin.

Je suis farouchement contre cette dernière définition qui finit par donner au médecin un pouvoir que je lui conteste. En devenant son 'patient' je suis à sa merci alors que je suis surtout et avant tout son 'consultant'. Croyez-en mon expérience, cette soumission librement consentie peut être grave de conséquence et dès lors, si l'on admet dans les rapports une espèce de 'fidélité' passive, pourquoi ne pas parler de... 'patientèle' ! :lol: (1)

N'hésitez pas à faire savoir à votre médecin que son avis vous est précieux (c'est d'ailleurs pourquoi vous l'avez choisi et que vous le payez !)mais que ce n'est qu'un avis et qu'en cas de doute vous n'aurez aucun scrupule à consulter un de ses confrères ; en bref. à discuter avec lui comme vous discutez avec votre garagiste dès qu'il s'agit de votre voiture. Et qu'il le sache !

(1) (additif du 19 février 2014) : Ca y est ! "Patientèle" - dont je revendique la paternité depuis le 2 avril 2012 ( voir http://exodoxe.fr/viewtopic.php?f=100&t ... 8le#p23529 ) - est dans le Grand Larousse Illustré - Edition limitée 2014)

additif du 13 novembre 2015 Au cours de mes pérégrinations hospitalières, ce mois de novembre j'ai rencontré au service ophtalmologique de la Clinique St Joseph à Angoulême, une infirmière, fille de médecin, qui m'a certifié qu'au cours de sa jeunesse, dans les années 1963, elle notait les rendez-vous de son père, le docteur RONTAIX, médecin à Angoulême, et à cette époque ces rendez-vous s'appelaient des "clients" et non des "patients" ; le nom "patient" n"existait pas... Pour elle, l'appellation a à peine un demi-siècle.
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Re: Les pathologies verbales.

Messagepar dombom » 10 Mar 2011 19:51

Le patient c'est celui qui souffre et il tombe forcément sous la coupe de ceux qui détiennent la clé de son "mieux- être".
Alors, bien sûr ça donne au corps médical une puissance dont il peut user pour le meilleur comme pour le pire (et certains ne s'en privent pas).
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