Depuis quelques années déjà le mot "patient"me met hors de moi quand il est utilisé à tout propos par le corps médical !
Remember :
- http://www.exodoxe.fr/viewtopic.php?f=6 ... ent#p21595
- http://www.exodoxe.fr/viewtopic.php?f=3 ... ent#p24470
Eu égard à l'origine du mot et son rapport entre un condamné et son bourreau, pour moi "patient" introduit une notion de subordination entre le médecin et son consultant et je ne supporte pas cette domination que rien ne justifie. Je dis bien RIEN !
Avant d'aller plus loin je rappelle ci-dessous l'art. 36 (Code de déontologie) – (Art R. 4127-26 du Code de la santé publique)
Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas.
Lorsqu’un malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences.
Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que ses proches aient été prévenus ou informés, sauf urgence ou impossibilité.
Les obligations du médecin à l’égard du patient lorsque celui-ci est mineur ou majeur protégé sont définies à l’article 42.
Ceci étant exposé, je rapporte ci-après l'entretien que j'ai eu avec un médecin charentais le 9 septembre dernier, c'est-à-dire il n'y a pas huit jours. Il est sous forme de lettre car, dès la consultation terminée, j'ai écrit au praticien pour bien mémoriser ce qui s'était passé, craignant qu'avec le temps les souvenirs ne s'estompent ou que, devant l'énormité des faits, on ne pense que j'exagère. Ainsi ce qui suit ne sont pas des souvenirs mais l'écho de faits réels récents.
Le 10 septembre 2015
Docteur T.
Charente
Monsieur,
Je reviens sur notre consultation qui a tourné court le 9 septembre 2015, c'est-à-dire hier après-midi.
Mon cardiologue étant en vacances, je vous ai consulté sur le conseil de ma prothésiste qui s'est inquiétée de l'état de mon moignon lequel, selon elle, souffrirait d'un mauvais retour veineux.
Pour faciliter votre approche je vous remis un historique rédigé par le Dr E, en vous précisant que celui-ci était le remplaçant du Dr C, chirurgien qui m'avait suivi depuis mon premier pontage en 1985.
Vous êtes alors entré dans une colère étonnante sous prétexte que le Dr E n'est pas le remplaçant du Dr C, mais son ancien associé et que ce dernier est en retraite. Je n'ai pas compris cette colère car, pour moi, sans entrer dans le détail de la vie des uns et des autres, le Dr E est bien, ne vous en déplaise, le successeur du Dr C en charge du suivi de mon dossier médical.
Bref, bien que décontenancés par cet accueil « surprenant », ma femme et moi avons poursuivi l'entretien notamment en dépit de votre docte démonstration qu'il ne peut y avoir de reflux veineux dans un moignon qui serait enserré dans une emboîture, alors que, pour faire bonne mesure de votre savoir, vous avez même argumenté que « la fonction crée l'organe » et que « l'organe crée la fonction » (sic). Là, votre bagage scientifique tombait mal devant le passionné de l'évolution que je suis ! C'est pourquoi, aussi ironiquement que vous – mais la colère en moins – permettez-moi de vous faire remarquer que vous avez trébuché sur Lamarck aussi piteusement que ma jeune prothésiste sur son 'retour' veineux... l'étalage en plus !
En face de mon moignon vous n'avez pas pris la peine d'un examen attentif et, calé dans votre fauteuil, vous avez confondu des traces d'éosine sur d'anciennes plaies (dues au temps d'adaptation à la prothèse) avec des plaies inexistantes !
Fallait-il poursuivre l'entretien en dépit de l'heure et demie d'attente (17 h. 30 pour un RV à 16 heures!) ? Vous avez dû sentir que non puisque, soudainement, vous m'avez demandé si, par hasard, je n'étais pas venu vous consulter « pour voir » ? Ne comprenant pas la question, je vous ai demandé ce que vous entendiez par là ? Pour « voir quoi » ? C'est alors que vous avez précisé que j'aurais pu vous consulter pour avoir un avis complémentaire, voire différent, d'un confrère ! Eh bien, non ! Encore que je ne m'interdise pas cette possibilité surtout quand certains comportements de médecins interloquent et semblent valoir complément d'enquête... D'autre part, quand on est sur le point, selon le cardiologue, de se faire à nouveau amputer au niveau de la cuisse, un deuxième avis peut se comprendre, non ?
Monsieur, c'est en état de souffrance morale que j'étais venu vous voir et je n'ai fait que subir la hargne indigne d'un médecin qui se respecte, fureur inexplicable sinon pour justifier le sens moyenâgeux du terme « patient » dont certains des vôtres font grand cas.
Tout ce qui est énuméré ci-dessus s'étant écoulé sur une vingtaine de minutes et sentant monter en moi des invectives dignes de Michel Audiard qui auraient été mal vues, j'ai préféré mettre un terme à l'entretien en vous précisant que vous auriez de mes nouvelles...
… que voici avec mes salutations d'usage.
Copie au Conseil de l'Ordre des Médecins (pour information),
Copies partielles à divers réseaux sociaux,
Copie à EXODOXE.fr et divers membres du forum.
A chacun de se faire son opinion et de juger si mon indignation est légitime ou non.